Historique de la profession
La profession d’agent artistique est apparue à Venise aux XVIe et XVIIe siècles sous la forme de l’imprésario qui gérait les théâtres et opéras. L’imprésario devient très rapidement une personne devant connaître parfaitement le marché et devant être capable d’attirer les talents en vogue vers les productions du moment.
Après avoir affiné les pratiques contractuelles et professionnelles durant près de trois siècles, la profession d’imprésario arrive en France dans le courant du XIXe siècle grâce à la popularisation et l’explosion du théâtre, des cabarets et des casinos. Si la profession se développe premièrement dans le domaine de la musique, elle s’étend très rapidement au cinéma et à la télévision.
La dénomination d’agent apparaît dans le courant du XXe siècle alors que la profession s’impose peu à peu comme un intermédiaire indispensable en dépit de tout encadrement légal. Le pouvoir des agents s’agrandissant toujours plus, les artistes demandent au législateur d’intervenir.
Si l’interdiction de la profession est envisagée dès 1904, elle ne sera décidée qu’en 1945 par le Général de Gaulle qui y voyait une concurrence privée à la mission de l’Etat d’aider ses citoyens à trouver du travail. Toutefois, les 24 « bureaux de placement » déjà en place se sont vus accorder une dérogation leur permettant de poursuivre leur activité dans une situation de quasi-monopole.
Fruit d’un long travail de lutte du syndicat des agents (unique à l’époque), la loi du 26 décembre 1969 réautorise la profession et la défini dans son acception moderne. Elle met en place une licence nécessaire à l’exercice de l’activité d’agent délivrée par un collège d’agents. La délivrance de cette licence servait d’examen d’entrée dans la profession.
La loi n° 2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires, au commerce, à l’artisanat et aux services, conséquence de la directive Bolkestein du 12 décembre 2006, supprime la licence d’agent artistique et libéralise presque totalement la profession. La licence avait alors été remplacée par l’obligation d’inscription sur le registre national des agents artistiques géré par le Ministère de la Culture et de la Communication, obligation supprimée depuis le 1er janvier 2016.
A ce jour, seule subsiste l’interdiction d’exercer, directement ou par personne interposée, l’activité de producteur d’œuvres cinématographiques ou audiovisuelles.
L'agent aujourd'hui
Si l’activité d’agent artistique fait souvent l’objet de fantasmes en tous genres, la réalité est celle d’une profession ardue, parfois très technique et soumise à une concurrence exaltée par la dérégulation du métier.
Mais cette réalité est également celle d’un métier dédié à l’art animé par la passion et où le sentiment d’accomplissement et de fierté accompagnent bien souvent l’achèvement et le dévoilement au public d’une oeuvre en partie rendue possible grâce au travail de l’agent.
S'établir en tant qu'agent
Aujourd’hui, la profession d’agent artistique est encadrée aux articles L7121-9 à L7121-17, D7121-7 et D7121-8, R7121-1 à R7121-6 et R7121-51 et R7121-52 du Code du Travail.
Si vous souhaitez exercer l’activité d’agent artistique et/ou littéraire en France, il conviendra de créer une société au sein de laquelle vous pourrez exercer. Le droit français offrant de nombreuses possibilités à cet égard, il semblerait pertinent de se rapprocher de conseillers (chambre du commerce, avocat spécialiste du droit commercial et des sociétés, etc.) pour vous orienter dans le choix de la structure la plus adaptée à votre projet.
Aucun diplôme particulier n’est nécessaire pour s’établir en tant qu’agent artistique et/ou littéraire, mais un solide bagage juridique et une excellente connaissance du milieu seront des atouts indéniables.
De nombreux agents choisissent de débuter leur carrière en tant qu’assistant ou salarié d’un agent déjà établi et disposant d’une solide expérience. Cette étape permet à l’agent en devenir d’apprendre les usages et rouages du métier auprès d’un(e) agent disposant d’une solide expérience et d’un réseau bien établi.
Constituer une clientèle
Constituer une clientèle sera généralement le premier défi d’un agent. Une bonne sensibilité artistique vous permettra de trouver des talents prometteurs et de réunir autour de vous des talents différents et complémentaires.
Conformément à l’article L7121-9 du Code du Travail, il est nécessaire de faire signer un mandat aux artistes du spectacle que vous accueillerez au sein de votre agence. S’il n’est pas obligatoire de par la loi de faire signer un mandat aux auteurs que vous représenterez, il est toutefois plus sécurisant de formaliser votre engagement par ce moyen.
L’agent étant dans la grande majorité des cas l’interlocuteur privilégié des talents, il est indispensable de savoir faire preuve d’écoute et de compréhension. Ces qualités seront indispensable pour pouvoir analyser et accompagner au mieux chaque talent représenté dans son projet professionnel mais aussi pour les conseiller et ainsi créer une véritable relation de confiance.
Rechercher et négocier des contrats
La recherche de contrats pour le compte de sa clientèle constitue l’un des cœurs du métier d’agent. L’agent devra se tenir au courant des projets en cours, soit en utilisant les nombreux outils d’information à sa disposition, soit en se renseignant directement auprès des sociétés de production. Il est également fréquent que les sociétés de production ou les directeurs de casting approchent directement les talents ou leurs agents pour leur proposer des projets.
Le SFAAL communique aux agents artistiques professionnels les castings en cours et à venir par le biais d’un service de newsletter. Pour d’avantage d’informations et vous inscrire à cette newsletter, nous vous invitons à consulter notre page dédiée.
La newsletter « Le Map » communique également à destination des agents les castings en cours et à venir. Vous pouvez vous inscrire à cette newsletter en écrivant à l’adresse [email protected].
Nous l’indiquions plus tôt, de solides connaissances juridiques pourront représenter un atout de taille dans l’exercice de la profession d’agent artistique et/ou littéraire. En effet, une fois les artistes placés sur les projets, il est de la responsabilité de l’agent de négocier le termes du contrat qui liera l’artiste à la société de production. Bien que tous les contrats reposent sur des bases communes, il sera indispensable de les adapter au cas par cas. En outre, il relève du devoir de conseil de l’agent d’avertir ses clients du contenu desdits contrats et de les mettre en garde contre les pièges qu’ils pourraient contenir.
Veiller à l'exécution du contrat
Enfin, il relève également de la responsabilité de l’agent de s’assurer de la bonne exécution du contrat, que ce soit concernant les obligations de son talents ou les obligations de la société de production.
L’agent devra veiller à recueillir et transmettre les échéances, dates de tournage et de représentation et à s’assurer de la disponibilité de son talent.
D’autre part, il s’assurera que son talent pourra exercer sa profession et son art dans des conditions décentes et qu’il aura bien été rémunéré pour son travail, que ce soit au titre de sa prestation ou des droits nés de la diffusion de l’oeuvre.
Il reviendra également à l’agent d’effectuer un suivi dans le temps pour s’assurer que les droits de ses talents sont bien respectés, notamment dans les cas où un intéressement au succès de l’oeuvre aura été prévu au contrat.